dimanche 29 avril 2012

Au revoir, la Pépinière...

Je ne suis pas une fille d'adieux. J'aime mon environnement, mon monde, mes bonnes vieilles habitudes croutées. Dormir à la même place, manger à la même place, manger la même chose de la même place. Magasiner mon linge dans les mêmes magasins, emprunter le même trajet pour me rendre au bureau. Mettre de l'essence à la même station-service, faire l'épicerie dans la même épicerie...
Vous voyez le topo.


Tout ça achève. Mon challenge débute réellement. Ce ne sera pas très loin d'ici, mais ce sera différent. Impression de me mettre en danger et de tout bousculer ce qui était pareil depuis une décennie.


Je l'adorais, ma Pépinière. Ma Place Melrose, comme je me plaisais à la surnommer avec mon voisin. Mon meilleur ami depuis presque 20 ans. Il y avait des relans de CÉGEP à notre histoire, une convivialité fraternelle du "tu passes chez-nous quand tu veux", du "viens souper à soir!", du "viens-tu prendre un verre sur le balcon?"... On ne sera qu'à trois stations de métro, et même si je sais que l'on se verra très régulièrement pareil, je me doute que lorsqu'il viendra à la maison, il redeviendra de la "vraie visite".


Mes 10 ans ici signifient que j'avais encore la jeune vingtaine à mon arrivée. Je débarquais dans la grand' ville. J'allais habiter "downtown Montréal" - et probablement qu'il y aurait des meurtres sur ma rue. Je ne devrais vraiment pas parler avec personne, rentrer à la maison de clarté, et dans la mesure du possible, avec chéri qui pourrait me défendre si je tombais nez-à-nez avec une gang de rue. Je repense à tout ça en riant. Quoique c'est surement encore la vision qu'en a ma mère, et bien d'autres personnes qui méconnaissent la ville.


Je pouvais me vanter d'avoir l'appartement le moins cher à Montréal. 450$ (remonté graduellement jusqu'à 525$ cette année) pour 1000 pieds carrés à 2 minutes d'un métro. On en avait fait notre nid à grands coups de pinceaux, c'était chalheureux, douillet, charmant...Mais avec l'arrivée, il y a deux ans, de nos voisins d'en haut, ça ne valait même plus le petit peu d'argent qu'on y consacrait. Il fallait se sauver...


C'est en tant que "vrais adultes" que notre nouveau chapitre va s'amorcer. Des responabilités et de la rigueur au niveau du budget que nous connaissons peu. Je sais que la forme du toit ne changera rien à notre bonheur, mais j'ai de la peine tout de même de quitter ce qui a été CHEZ-NOUS depuis autant d'années... J'y revois tellement d'aventures et de souvenirs, à chaque pouce carré.




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